La journée du 17 novembre 2018
C’est en covoiturage que les participants se rendent tout d’abord à Saint-Florent-le-Vieil. Le temps est couvert et un peu humide, mais il ne pleut pas. Arrivés sur l’esplanade de l’abbatiale, Monsieur Lambert de La Douasnerie nous expose les raisons de l’insurrection Vendéenne de 1793 en précisant ses origines et en exposant ses débuts à Saint-Florent-le-Vieil, le 12 mars, insurrection déclenchée par l’arrivée des républicains pour la levée d’homme décrétée par la Convention. Il nous parle ensuite de l’enrôlement par les insurgés des chefs Vendéens, réticents à s’engager dans un combat perdu d’avance.
Façade de l’ancienne abbatiale.
Tout concourt pour faire de Saint-Florent-le-Vieil un lieu emblématique de cette guerre de Vendée : c’est à la Saint-Florent-le-Vieil que Cathelineau, mortellement blessé le 29 juin 1793 à la bataille de Nantes, vient se réfugier pour y mourir le 14 juillet. C’est aussi à Saint-Florent-Le Vieil que Bonchamps, mortellement blessé le 17 octobre 1793 à la bataille de Cholet est transporté sur un brancard. Le 18 octobre, il apprend que l’on va exécuter les 5000 prisonniers républicains enfermés dans l’abbatiale et ordonne qu’on leur fasse grâce.
Toujours ce 18 octobre, les soldats de l’armée catholique et royale traversent la Loire avec de nombreux civils, femmes, enfants, vieillards, fuyant les troupes républicaines qui se conduisent comme de véritables colonnes infernales avant la lettre. Cette traversée de la Loire fera l’admiration de Napoléon qui dira : « … ces gens étaient des elfes »
Monsieur Lambert de La Douasnerie parle ensuite du triste sort de Bonchamps à qui l’on fait traverser la Loire et qui expire, soit au cours du voyage, soit à la Meilleraie près de Varades, dans la maison du pêcheur Jean Bellion.
Devant la statue de Bonchamps :
Ghislaine
Herbreteau, Alain Gaillard entre Mme et M. de Gouville (descendants de Bonchamps).
Nous allons ensuite dans l’abbatiale où l’on peut admirer le tombeau de Bonchamps avec la magnifique statue sculptée par David D’Angers, chef d’œuvre de la statuaire du 19ème siècle. Initialement, le tombeau avec sa statue avait été placé dans le chœur de l’abbatiale. C’est à la fin du 19ème siècle qu’il a été transféré dans la chapelle latérale.
De très beaux vitraux décorent le chœur. Une première verrière est dédiée à Bonchamps : son drapeau blanc est bénie par le curé Gruget, Bonchamps est blessé mortellement à la bataille de Cholet, il est transporté dans un filet de pécheur pour le mettre dans un bateau et lui faire traverser la Loire. Un dernier vitrail représente la visite de la duchesse d’Angoulême à Saint-Florent-le-Vieil.
Une seconde verrière représente différentes scènes de la guerre de Vendée : le soulèvement, la mort de Cathelineau, le champ des martyrs, les adieux à son petit neveu de Claude Robin, embarqué dans un bateau pour être noyé, la paix de Saint-Florent et le baptême du 8ème enfant de Xavier Cathelineau.
Monsieur Lambert de La Douasnerie nous conduit ensuite au pied de la colonne de la duchesse d’Angoulême, élevé en 1828 à la mémoire de sa venue à Saint-Florent-le-Vieil en 1823.
Colonne de la duchesse d’Angoulême.
La visite du Marillais
Après cette visite particulièrement émouvante, nous partons au Marillais, petit bourg proche de Saint-Florent-le-Vieil. C’est en effet au Marillais qu’a été écrite une des pages les plus sombres de la guerre de Vendée. L’exode des Vendéens outre-Loire en octobre 1793 avait laissé le champ libre aux bleus dans les Mauges. A la fin du mois d’octobre arrive à Saint-Florent le général Moulin à la tête de 3000 hommes. Il en repart en janvier 1794 et c’est le général Legros qui prend la relève. Entre le mois d’octobre 1793 et le mois d’avril 1794, les bleus organisent des battues dans les villes et les campagnes environnantes et font plus de 2000 prisonniers qui vont être fusillés dans un champ proche du Marillais, champ qui sera dénommé champ des martyrs.
Monsieur Lambert de La Douasnerie nous conduit tout d’abord dans l’église Notre Dame du Marillais où se trouve un très beau vitrail à la mémoire de ces pauvres gens fusillés dans le champ des martyrs. On voit les prisonniers, les mains attachées derrière le dos, conduits par des bleus, tambour en tête, vers le lieu de leur supplice. Une femme courageuse et charitable coupe avec des ciseaux les liens d’un prisonnier.
Nous nous rendons ensuite au champ des martyrs, tout proche où nous pouvons nous recueillir à la mémoire de ces pauvres gens, victimes de la furie révolutionnaire. Des fouilles récentes ont permis de retrouver des ossements et pour marquer ce lieu, un autel a été érigé en bordure de ce champ.
Le cénotaphe de Bonchamps dans le cimetière de Varades
La visite se termine au cimetière de Varades où Monsieur Lambert de La Douasnerie nous fait découvrir le cénotaphe de Bonchamps qui, après son décès avait été enterré dans ce cimetière. Ses soldats et des habitants de Varades avaient décidé d’ériger sur sa tombe un monument. Lorsque les restes de Bonchamps ont été transférés à la Chapelle-Saint-Florent en 1817, ce tombeau est devenu un cénotaphe. Au fil des ans ce monument s’était abimé. Les inscriptions n’étaient plus lisibles. C’est sous l’impulsion de Monsieur Lambert de La Douasnerie qu’il a été restauré en 2016. Après ces moments de grande émotion, nous regagnons le restaurant « Le Poisson D’Argent » pour un repas organisé par l’association Vendée Militaire.
Alain GAILLARD
Après avoir récité le bénédicité, le repas a été apprécié par tous les participants et a été conclu par l’exposé de monsieur Alain Gaillard sur Madame de Bonchamps, exposé reprenant les grandes lignes de ses mémoires publiés par la Chouette de Vendée en 2018.